Les premières conquêtes des rives de la Seudre se firent par la construction de salines. A l’intérieur du marais tout un réseau de fossés et de bassins jusque dans l’aire saunante où se fait la récolte du sel. Ce paysage a disparu mais il ressemblait alors à celui qu’on peut voir encore dans l’ile de Ré, Noirmoutier et en pays de Guérande.
Pour entretenir les taillées les sauniers prélevaient de la vase sur l’espace naturel et peu à peu se sont créés des creux ( clairots) qui servaient au stockage des huitres et coquillages pêchés sur les bancs naturels par les précurseurs des ostréiculteurs ,les huitriers. Ces claires de sartières ont envahi les rives au pied des taillées. En 1750 on dénombre 7000 claires sur la rive gauche de la Seudre ce qui n’allait pas sans poser des problèmes de naviguation.
Le déclin de la saliculture s’est fait en même temps que le développement de l’ostréiculture à la fin du XIX°siècle. Les bassins ont alors été transformés en claires pour l’élevage puis plus tard l’affinage des huitres. Il a fallu recreuser les aires saunantes pour donner plus de profondeur , modifier les ruissons d’alimentation en eau.
Mais le résultat était là ! sous l’action du soleil, de la salinité et d’autres conditions naturelles se développent dans les claires une algue bleue , la Navicule bleue, qui filtrée par l’huitre lui donne cette couleur vert émeraude , spécificité de l’huitre Marennes Oléron.
Nulle part ailleurs en France existe des conditions similaires qui donnent une huitre verte.
L’affinage en claires a été développé au début de XVIII° pour atteindre son apogée en 1950. Mais l’évolution de l’ostréiculture a vu la disparation des petites entreprises familiales et l’abandon de grandes surfaces de claires qui demandent une main d’œuvre nombreuse et experte.
Les ostréiculteurs continuent l’affinage en claires pour une part de leur production et l’entretien se fait avec des engins mécaniques qui peu à peu refaçonnent le marais, les bassins sont plus grands , plus profonds.
L’élevage de la crevette impériale trouve sa place sur le marais et cette activité se combine bien avec l’affinage des huitres.