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L'Huître Pédagogique

Les graves

Origine

Les graves existent depuis plus de quatre siècles.

Entre le XIIIe et le XVIe siècle,  le sel marin de Saintonge, « l’or blanc » est un des principaux produits
d’exportation du commerce atlantique. En effet, les nations du nord de l’Europe s’approvisionnent de
façon régulière et opèrent des chargements de plus en plus importants dans les zones atlantiques de production, en particulier le golfe de Brouage et les îles saintongeaises. Ils arrivent, les cales pleines de
grosses pierres de lest, servant à stabiliser le navire en mer, qu’ils déchargent dans les ports ou jettent
dans le chenal avant de charger le sel.

Le sel accumulé sur les mulons est transporté vers les lieux de chargement, au bord des chenaux,
simples lieux d’échouage où  il est chargé grâce aux « planches des chenaux » sur des petits canots et acheminé jusqu’aux navires marchands en pleine eau

Graves, ou cales maritimes

L’origine des premières “graves” ou “cales maritimes” remonte au XVIème siècle lorsque des bateaux de Seudre allaient pêcher le “poisson vert”, la morue, à Terre-Neuve. Les Anglais, maîtres de cette pêche, accordèrent un droit de “grave” aux pêcheurs français, pour faire égoutter et sécher leurs prises sur des galets du littoral spécialement disposés à cet effet.

Les sauniers ont l’idée d’utiliser les matériaux à disposition, à défaut de carrières de pierre, c’est-à-dire les pierres de lest. C’est ainsi que ces cales rudimentaires sont faites d’un lit de bois/troncs, supportant des pierres de lest laissées par les voiliers venant charger le sel, et recouvertes de coquilles d’huîtres, le soubassement de bois servant à assurer la stabilité.

A Mornac sur Seudre, une pierre de lest a été retrouvée dans les fondations d’un muret de clôture situé
au pied du vieux bourg. Il est probable qu’autrefois cette zone était à la limite de recouvrement des
terres par les marées. Le galet granitique gisait à environ 0,90 m au-dessous du niveau du sol actuel et
pèse presque 60 kg.

Enfin, plus récemment, lorsque l’ostréiculture se développe, fin du XIXe siècle et début du XXe, devant
chaque cabane ostréicole, on installe une grave, sorte de trottoir qui facilite l’accès au fond des chenaux sans s’embourber dans les vases,
et ainsi permet de partir en embarcation légère, au moment de la « dernière eau » ou de revenir au
premier flot. 

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